Réseau d’information et de création le 09 mai 2007

DU 5 AVRIL AU 3 JUIN 2007

EXTENSION VIDÉO, CORPS ET FIGURES | Maison de la Culture, Amiens


Maison de la Culture
2 place Léon Gauthier
BP 0631
F-80006 Amiens cedex 1
Tél. : + 33 (0)3.22.97.79.79
Fax : + 33 (0)3.22.97.79.90
www.maisondelaculture-amiens.com


Dans la vision périphérique du témoin, Marcel Odenbach















EXTENSION VIDÉO, CORPS ET FIGURES


-  Artistes :
Pierre Huyghe
Peter Land
Karl-Hartmut Lerch & Claus Holtz
Marcel Odenbach
Fiona Tan
Salla Tykkä


-  Commissaire :
Françoise Parfait

-  Vernissage :
Jeudi 5 avril à 18h30

-  Exposition ouverte à partir de 13h du mardi au vendredi, de 14h le week-end, jusqu?à la fin des spectacles. Fermeture les lundis et jours fériés. Entrée libre.


Du 5 avril au 3 juin 2007, la Maison de la Culture d?Amiens accueille six installations vidéo appartenant à la Collection Nouveaux Médias du Musée national d?art moderne (Mnam) - Centre Georges Pompidou. Cette exposition complète et prolonge la présence d?une grande partie (850 titres) de la collection de monobandes vidéo du Mnam à la Faculté des Arts de l?Université de Picardie Jules Verne jusqu?à la miavril. Ainsi Amiens aura eu cette année l?occasion de se familiariser avec différentes pratiques d?un médium encore trop souvent mal évalué, et de faire connaître des artistes qui ont joué un rôle majeur dans l?évolution de l?art des dernières décennies. Les six installations choisies pour l?exposition Extension vidéo ont été réalisées par des artistes européens dans les années quatrevingt et quatrevingt dix, années qui ont vu se généraliser les dispositifs à plusieurs moniteurs, et qui ont vu naître les grandes installations à simple ou multiples projections. Chacune de ces installations génère un espace propre, souvent construit ou pouvant s?adapter à l?espace d?exposition qui l?accueille, dans lequel le spectateur circule et prend place. Elles traitent toutes des questions de la représentation, à partir de figures du corps travaillées par différents espaces et différentes temporalités. Chacune des œuvres propose une forme de représentation du corps particulier mettant en jeu aussi bien les possibilités techniques du médium que les grands genres issus de l?histoire du cinéma ou de la photographie. Si le corps est présent dans chacune des images exposées, il ne renvoie jamais à une quelconque psychologie ou à une détermination sociale ou sociologique mais il cherche à dessiner, par l?état même de sa surface, ses modalités d?inscription et de visibilité dans l?histoire générale des formes. Ainsi, Portrait de KarlHartmut LERCH & Claus HOLTZ (1981), propose une vision synthétique d?un panel d?humanité créé à partir d?une multitude de photogrammes de visages différents enchaînés les uns aux autres par le dispositif cinématique, donnant à voir un « corps humanité » proche, à en être troublant, des visages « sublime s » de Léonard de Vinci. Dans la vision périphérique du témoin de Marcel ODENBACH (1986) expose littéralement l?inéluctable binocularité de la vision humaine produisant un corps « séparé » : double vue, champ contrechamp, voyant et vu, spectateur acteur. Le spectateur dédoublé est « placé » dans deux directions en même temps et regarde des images ellesmêmes dédoublées en bandeaux. L?installation de Pierre HUYGHE Dubbing (1996) questionne également la forme du double en faisant voir une séance de doublage d?un film d?épouvante américain en langue française. Un groupe de quinze comédiens est filmé au travail, chacun interprétant sa partition d?un film que l?on ne voit pas. Un deuxième corps de cinéma vient ainsi se superposer au corps du personnage imaginé. Le cinéma, grand pourvoyeur de nos imaginaires, est aussi cité par Peter LAND dans The Staircase (Staircase & Universe) (1998) sous la forme d?un motif récurrent dans le film noir : la chute d?un corps dans un escalier. Ici la chute, magnifiée par le ralenti et la boucle sans fin, fait face à l?image d?un univers en expansion. Peter Land, dont le travail explore différentes formes de chutes, manipule ici le tragique de la condition humaine entre déchéance et triomphe. Fiona TAN et Salla TYKKÄ mettent en question quant à elles certains stéréotypes de représentations coloniales ou du western en tant qu?ils constituent des modèles auxquels s?identifient des groupes humains ou des adolescents. Avec Tuareg (1999), Fiona Tan fait et défait la mise en ordre photographique du corps colonial en perturbant son immobilité par le mouvement du film. Avec Lasso (2000), Salla Tykkä emprunte au vocabulaire du western pour exprimer la dualité sexuelle féminin/masculin et la sidération toujours renouvelée dont celleci fait l?objet sur les corps adolescents. Toutes ces œuvres envisagent un certain nombre de représentations en usage dans les grands genres artistiques, mais aussi « dévisagent » un corps contemporain traversé par ces modèles tout en leur résistant et en déjouant leurs significations les plus attendues.

Françoise Parfait,
commissaire de l?exposition, critique d?art, professeur à la Faculté des Arts de l?Université de Picardie Jules Verne

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Hélène Annereau
Arts plastiques et visuels

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